A l'entrée en train de fumer [libre]

Bon. Entre deux prises de messieurs les mannequins, le temps que les maquilleuses les repouponnent et qu'ils changent de fringues, Shay avait environ... (regarde sa montre Vuitton), 15 minutes. Top chrono. Sa veste en cuir à la main, il dévala les escaliers. Comptons 3 minutes. Et n'allez pas lui dire que les ascenseurs sont plus rapide, il vous passerait devant sans relever cette réflexion.

Arrivé en bas , il lança un regard fatigué à la foule qui se pressait. Tous trop stressé, trop beaux et imbus d'eux même. C'était plus crevant de les voir aussi speed que de faire un footing en plein hiver. Bref, c'était le moment de passer ce barrages de gens gens. C'est partit. Il esquiva toutes les jolies rédactrices un café à la main, les mannequins qui se grouillaient d'aller travailler ou qui se trimballaient un book en main, il manqua même de se prendre un cintre dans la tronche, bref, le tralala normal.

Arrivé devant l'entrée, il sortit et se dirigea vers un coin tranquille enfin si l'on peu dire. Franchement en regardant autour de lui, il avait l'impression d'être un pauvre type. Enfin un des seuls mecs à bosser ici et à être accro à la nicotine. La nouvelle législation imposait donc à ses drogués de sortir dans le froid, histoire de ne pas déranger leurs collègues... Tant pis pour lui, il irait se les geler plutôt que de s'arrêter. Non mais oh.. Un peu de liberté là au milieu merci ! Shay sortit donc une longue cigarette d'un étui noire, prit son briquet et en alluma une qu'il planta au bout de son bec. A la première bouffée... Mamamia ce que ça pouvait faire du bien!! Il s'appuya contre le mur derrière lui et regarda les gens défiler dans la rue. On pourrait croire... Des proies. Toutes plus terrorisées les unes que les autres, se dépêchant d'atteindre leurs bureaux pour se sentir en sécurité. "Genre" la rue était super dangereuse...

Octave n'en pouvait plus, il lui fallait prendre l'air. Cela fesait trois heures qu'il s'acharnait sur sa critique, il descendait ce pauvre écrivain qui ne lui avait rien fait - sauf si on compte le temps perdu à lire son bouquin. Il aimait bien tenir entre ses mains le destin des nouveaux petits auteurs, en début de carrière, quand on est encore tout fragile, la moindre mauvaise critique prenait une telle ampleur .. Quoiqu'il en soit, ce pouvoir lui montait à la tête, il devait donc s'aérer. Il mit son ordinateur en veille, se leva, enfila sa veste et se dirigea vers l'ascenseur d'un pas décidé. C'est dans cette cage d'argent qu'il tomba amoureux. En effet, une belle inconnue pris le même ascenseur, il lui souria, elle le nia, la porte s'ouvrit, ils étaient arrivés. Bon bah, tanpis pour elle, dans cinq minutes il l'aurait oubliée, il ne faut pas s'attacher aux choses du passé.

Dans le hall, il y avait une putain d'agitation, comme toujours. C'est fou ce que cet immeuble était vivant, et tous ces gens qui priait pour y adhéré .. Il se pavanait presque, fière d'être de ceux qui ont réussit. Une fois arrivé à la porte, il remarqua un type en train de fumer .. Oh la bonne idée. Octave ne fumait pas vraiment, mais là, une cigarette lui semblait appropriée. Il se posta donc à côté du mec pour lui demander "Excuse-moi, tu n'aurais une cigarette pour moi ?". Deux 'moi' en une phrase, il s'améliorait en égocentrisme, bien.

Bref, cette agitation incessante lui inspirait plus de pitié qu'autre chose, voir aussi un peu trop de conneries pour son esprit égoïste. Mais c'est toujours bon de se rassurer sur sa qualité d'homme unique, hein? Il tira à nouveau sur sa cigarette quand soudain on daigna lui accorder un peu d'attention. Bon, ok il n'avait rien demandé non plus... Enfin ça avait le mérite de le sortir de son tripe pseudo dépressif.

Un type de quoi, la quarantaine à peine, loin de faire mannequin écervelé venait de passer la porte et de lui demander une petite dose de tranquillité. OUAIS..., il n'était donc pas le seul à avoir besoin de prendre l'air dans cette usine de fous? Ca rassure... un peu. Laissant sa cigarette à la bouche, il chercha dans sa poche son étui, puis tendit une cigarette à son interlocuteur. Bon, politesse oblige, il sortit son briquet et le lui tendit, juste précision, pas en simple plastique jaune transparent hein, un beau truc en argent et son grand-père s'iouplait. Juste pour montrer comme ça que c'était pas non plus n'importe qui. Ah-ah...

- Besoin de feu?

Octave attrapa la clope et la porta directement à sa bouche, pour marmoner ensuite "merci .. ah ouais, j'veux bien,.. j'n'ai jamais d'feu sur moi, j'fume pas". Non mais c'est vrai, Octave n'était pas de la catégorie des fumeurs, mais bon, une fois de temps en temps. Il trouvait ça sympas à préciser pourtant, il avait toujours adoré les gens se déclarant non-fumeur avec une clope au bec. Il prit le briquet, s'auto-alluma, pour enfin le rendre au type. Un mec fort charmant d'ailleurs, Octave ne put s'empêcher de penser *putain il est plus beau qu'moi ce con ..*. Le 'ce con' n'était pas méchant, c'est juste que ça sonnait bien.

Pour compléter le tableau du travailleur forcené en pause cigarette, il se devait de discuter avec l'autre. Et puis peut-être qu'en parlant avec un mec style décontracté, il gagnerait en virilité.

"Et sinon, tu bosse ici j'suppose ?" lâcha Octave après une longue inspiration qui crâma 1cm de clope en une fois. Il était fière.

[hj: putin j'adore tes postes XD]

Muahaha... Non mais c'est vrai quoi c'est marrant les mecs "non fumeurs" qui demandent des clopes. Bref, bonne marrade intérieur, et ouais, pour si peu! Bon à le regarder ce type paraissait pas mal dans ses pompes et plutôt sympathique pour quelqu'un qui bossait ici. De toutes manières pourquoi aurait-il posé la question s'il était pas un employé de cette "chère" Anna? Il retira la cigarette de sa bouche avec l
son index et son pouce pour pouvoir participer au dialogue.

- Ouais, photographe.

Ca avait le mérite d'être clair, net et précis comme qui dirait. Extraordinaire comme il pouvait être locasse parfois. Franchement ça faisait avancer la conversation à grannnnd pas. Shay rajouta donc en refourrant sa cigarette dans la bouche, histoire de pas perdre une miette de nicotine:

- Je suppose que tu es dans le même cas?

(hj : il faut dire que mon personnage m'inspire, je le vois comme mon double masculin, version 40 ans)

Octave ne pouvait s'empêcher d'admirer la cool-attitude de son partenaire de clope, genre le mec mystérieux - car peu bavard, qui fesait frémir toutes ces demoiselles. C'est limite s'il n'avait pas dit "waah .." tout haut, heureusement il s'est contenté de garder son air neutre avec juste ce qu'il faut de moue blasée, il était cool lui aussi finalement.

"Oh classe ça, j'adorerais admirer à mon gré de jolies filles en bikini à longueur de temps, caché derrière un objectif." Quand t'es photographe, on n'te prend pas pour un voyeur, bizarre hein ? Bon, sauf si t'as un bide et les cheveux gras, là c'est mort. "Pour ma part, j'suis rédacteur littéraire, d'où mon faux-air de mec cultivé qui s'la pète, sûrement" Il marque une courte pause, mais comme il était lancé et que l'autre ne parlait pas trop, il se permit de rajouter "enfin, je me rassure en me disant que ça vient d'ça, mais je crains qu'inconsciemment, je me la pète réellement, j'espère que tu n'en tiendras pas compte.". Hop, on tire sur la clope, regard lointain au passage, attente de la réponse. Plusieurs solution étaient maintenant possibles : ou le mec le trouverait drôle, ou génial, ou complètement con. C'est souvent difficile de différencier ces trois critères ..

Un léger sourire s'accrocha sur ses lèvres. Ce mec ne paraissait pas seulement être "bien dans ses pompes" comme il l'avait pensé dès le début, il l'était, tout simplement. Parce que bon, c'est pas non plus donné à tout le monde de balancé sa vision des photographes comme ça...

-En même temps, dès le départ quand on boss ici, il désigna la grande entrée de l'immeuble avec un mouvement de main, on ne peut que se la péter j'crois. Sachant qu'on y serrait pas emloyé si on était pas un maximum compétant... Alors j'vais pas faire mon choqué.

Il mit une main dans sa poche, et en repensant à ce qu'il avait dit au départ il ajouta en se marrant:

- Ca a du bon de travailler pour un magasin de mode je dois l'avouer... Rédacteur littéraire? Tu peux descendre les p'tits nouveaux fraichement débarqués avec leurs bouquins hum?

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