Pause de courte durée [Rv. Harvey]

Anna était lessivée, elle venait de déjeuner avec le directeur de création barbant de Zach Posen. Elle était arrivée dix minutes en retard au Balthazar, restaurant français en Vogue de SoHo, où elle avait rendez-vous avec Eliott Dawson, infâme barbu dégoulinant de transpiration dans son costume Armani trop serré. Etait-il au courant de qui elle était? Décidement, cela commençait mal. Anna, divine, comme à son habitude, était vêtue d'une robe-portefeuille Diane Von Fursterberg, et de sa nouvelle paire d'open-toe en velours noir Prada. Elle sentait bon le Chanel n°5, et ses lèvres étaient joliment maquillée de rouge "Velvet" Yves Saint Laurent.
Le repas avait donc été un vrai suplice, Anna avait été obligée de tailler la bavette avec ce crétin de Dawson, qui l'avait saoulé avec l'histoire de la maison Posen et son propre parcours professionnel.
En définitive, elle était épuisée, et n'avait qu'une envie: qu'on la laisse tranquille. La charmante blonde, qui venait de rentrer au bureau, avait négligemment balancé son Birkin Hermès en croco noir sur la moquette ivoire. Elle dégustait une coupe de Dom Pérignon tout en consultant le bulletin, où ses assistantes étaient censées avoir inscrits toutes les nouvelles de la journée. Ah, Wintour avait appelé pour inviter Anna a un dîner ultra VIP dans son immense appartement situé sur la 5th... Ultra barbant. En plus, elle devrait emmener Harvey. Il était hors de question qu'elle se montre seule dans ce genre de repas mondain pour couples. L'autre Anna, Wintour donc, y serait avec son mari et son idiote de fille, Bee; il y'aurait également la famille Missoni, les Versace - venus exclusivement de Milan pour le dîner - et bien évidemment, Vera Wang, Mario Testino, et tous les gens délicieusement branchés de la Grosse Pomme.
Anna nota le repas sur son Palm, et avala une nouvelle gorgée de Dom Pérignon, dont elle se délécta. C'était pour elle le meilleur anti-dépresseur qui soit.

La journée avait été rude aussi pour Harvey qui avait passé sa matinée dans son bureau, à taper son clavier pour y enregistrer une critique d'un nouvel auteur plutôt talentueux certes mais s'inspirant trop de ces predecesseurs, ce qui avait le don d'agacer le critique qui avait envie de faire partager aux lecteurs son avis sur ce genre de « plagiat »( terme exagéré cela va de soi.) Il avait donc passé sa matinée à boire des cafés plutôt sucrés tout en souriant en se rendant compte de ce qu'il ecrivait au fur et à mesure sur cet artiste qui méritait tout de meme quelques éloges qu'il placa au milieu de son article entre deux sarcasmes qui faisaient le style tellement apprécié d'Harvey. Il pouvait se permettre d'agir de la sorte avec sa carrière. Il avait ensuite eut un coup de téléphone d'un ami qui lui donnait de ses nouvelles depuis Naples ou il passait quelques vacances, Harvey eut un sourire amusé en se souvenant de ses vacances dans cette ville et à Milan avec sa femme qui allait devenir son ex femme, c'est à dire Anna Cooper. Dire qu'ils filaient le parfait amour il y a de cela quelques temps, pour dire ils avaient meme une fille qu'Harvey cherissait et couvait. Il était le père idéal, celui dont tout le monde reve mais apparement il n'était pas le mari idéal vu qu'Anna divorcait.

Déjeunant avec cette collègue qui était adorable et avec qui il discutait beaucoup, il partagea alors son opinion à propos de l'artiste de son article et apparement elle était en désaccord avec lui mais le disait de cette voix si douce qu'il en oublierait presque l'annerie de ce jugement. Se souriant, riant, ils partageaient un délicieux moment qui dut prendre fin lorsque le téléphone d'Harvey se mit à bipper pour dire qu'il devait vite retourner à son travail pour terminer son article pour ce soir. Il mit fin à ce repas en lui promettant qu'ils parleraient plus, plus tard. Se dirigeant dans sa belle voiture de sport vers les bureaux, il travailla encore quelques minutes sur sa chronique afin de la cloturer lorsque soudain il repensa aux affaires du divorce ... Ils devraient se partager leurs biens et Harvey devait en parler avec Anna qu'il ne pouvait voir qu'avec sa fille ou au travail. Ne voulant pas gacher les instants avec sa fille, il profiterait du lieu de travail.Vétu d'un costume qui lui allait toujours à ravir, pas comme à ces gamins puérils sans classe, Harvey était juste parfait. Frappant juste quelques coups discrets à la porte alors qu'auparavant il serait rentré sans taper, il posa sa main sur la poignée pour ouvrir la porte et c'est ainsi qu'il fit son entrée dans le bureau. Il referma la porte avant de faire quelques pas vers celle qui avait été sa femme. Voyant le verre de celle-ci et la connaissant mieux que quiconque, il lui adressa un sourire des plus charmeurs et amusés avant de lui dire de cette voix ronronnante :

- Dure journée ?

Anna fut premièrement très agacée en entendant que quelqu'un frappait à la porte. Si c'était une assistante, elle devrait s'attendre à être victime d'une crise de la pâpesse de la mode, elle était d'une humeur excécrable, et n'avait pas envie qu'on vienne la déranger. Elle haussa légèrement un sourcil en découvrant avec étonnemment que la personne qui venait de frapper à la porte n'était autre qu'Harvey Smith, son futur-ex-mari. En attendant, ils vivaient toujours dans le même appartement, mais faisaient chambre à part. L'appartement était tellement immense qu'ils n'avaient aucun mal à vivre chacun de leur côté. Il était, comme toujours, splendide, et très élégant. Son costume Boss lui allait à merveille, et Anna eût presque envie d'aller replacer un peu le léger pli situé à l'endroi du col de sa chemise. Bien évidemment, elle se retint. Ils étaient en instance de divorce après tout... Anna devait avouer que le voir dans ce genre de moments lui faisait un léger pincement au coeur. Harvey était un parfait gentleman, un père exemplaire, et il avait été un très bon mari. Seulement, la conioncture et la lassitude avaient fini par l'emporter. Ou peut-être était-ce le mauvais caractère congénital de Mme Cooper? Elle était en partie responsable de l'échec de son mariage, et s'en voulait atrocement. Bien évidemment, elle préferait ne rien laisser apparaître, et préferait se cacher derrière sa légendaire carapace, que seul Harvey avait déjà réussi à percer.
Anna ne put réprimer un léger sourire amusé en entendant Harvey évoquer sa dûre journée. Il la connaissait trop bien pour savoir que lorsqu'elle savourait une coupe de Dom Pérignon à cette heure-ci, c'était que tout ne tournait pas rond. Elle croisa ses longues jambes fuselées, et regarda Harvey d'un air faussement détaché, avec un pointe de tendresse quasi-imperceptible.

- C'est le moins qu'on puisse dire. Je viens de supporter un déjeuner de deux heures avec l'homme le plus ennuyeux du monde.

Anna soupira légèrement en repensant à l'affreux Eliott Dawson, qui avait réduit ses chances de passer une bonne journée à néant. En attendant, Harvey donnait un horizon différent à son après-midi. D'ailleurs, il tombait bien, elle pourrait lui parler du dîner chez les Wintour. Dîner qu'elle aurait bien évité si cela n'avait pas été une quasi-obligation. Le genre d'événéments à ne manquer pour rien au monde si on tient un minimum à son image et à sa carrière. Elle reporta son attention sur son mari, et le fixa d'un air linterrogateur:

- Et toi, qu'est-ce qui t'amène ici? Pendant une heure de travail en plus...

Elle avait prononcé sa dernière phrase avec humour, bien évidemment. D'ailleurs, c'était le genre de chose qu'elle ne se permettait qu'avec lui. Pas question de faire ce genre d'humour avec ses employés. Anna était souvent considérée comme une femme caractérielle, cariériste et psycorigide, le genre de femme pas franchement drôle à vivre. Dans l'intimité, elle était tout à fait différent, et Harvey était bien placé pour le savoir. Mme Cooper était en réalité une femme raffinée, à la conversation agréable et à l'humour pointu, avec un charme élégant et distingué. Elle était une femme aimante et généreuse, qui prenait grand soin de sa famille, et qui accordait une place essentielle à la sincérité dans le cadre familial. Bref, elle était totalement à l'opposé de la patronne qu'elle était tout les jours.

Biensûr il ne s'agissait que de son futur-ex-mari et non une assistante un peu coincée qui avait peur de l'autonomie. Personne d'autre qu'Harvey qui venait auparavant souvent dans ce bureau lorsqu'ils formaient un couple idéal, il venait boire une tasse de café, lui tenir compagnie ou alors juste passer prendre des nouvelles parcequ'il était d'un naturel soucieux et anxieux. Apparement, à son haussement de sourcil, elle était surprise de le voir débarquer dans son bureau à cette heure et c'était compréhensible après tout, ils allaient divorcés et normalement devraient se lancer des pierres mais au lieu de cela, Harvey débarquait dans son bureau avec un grand sourire.

Il avait toujours été un gentleman hors pais et ce n'est pas dans cette situation qu'il changerait : on ne change pas une équipe qui gagne mais apparement ce couple avait perdu...Le couple partageait toujours le même appartement qui était ma foi plus que grand et pouvait leur permettre de faire chambre à part, leur fille au moins pouvait avoir ses deux parents sous le meme toit avant que le divorce ne soit véritablement prononcé. Ils étaient ce genre de couple qui joue un peu sur les apparences, en étant doux et respectable alors que parfois Harvey avait envie de lui envoyer au visage mille sarcasmes pour lui demander ce qui les avait mené au divorce et à cette dechirure familliale. Il se retenait à chaque fois, pour éviter que l'agacement de sa femme se métamorphose en furie et qu'elle le poignarde^^.
Un pincement au coeur ? Oh et bien elle en aurait peut-etre encore davantage après leur divorce, lorsqu'ils se croiseront dans les couloirs, qu'elle apprendra qu'il a une petie amie avec qui il file le parfait amour, qu'il se fianciera ... On ne sait pas ce que nous réserve la vie mais en tout cas Harvey esperait que sa femme enfin ex-femme ne s'enerve pas en voyant qu'il pouvait très bien vivre heureux sans elle. Cette pensée l'avait effrayée tout d'abord, il s'était mal imaginé sans elle, il s'y était habitué et puis il ne voulait pas troubler son ange de petite fille. Il aurait tellement prefere que tout soit normal mais on ne retient pas le destin : il l'avait appris avec le temps et avec l'age. Il esquissa un sourire amusé en entendant la remarque de sa femme, un déjeuner de deux heures avec 'lhomme le plus ennuyeux du monde. Oh moins il n'avait pas la chance de posseder ce titre : il était rassuré et en plus de cela, il se demandait de quoi ils avaient put parler durant deux heures entières.

- Deux heures ? Mais de quoi avez-vous put parler pendant deux heure ? Je te connaissais bavarde mais à ce point ...

Lui répondit-il avec un large sourire taquin aux lèvres.
Il disait cela sur le ton de la plaisanterie et ca se voyait, tout le monde le remarquait surtout Anna qui avait été habitué à ces remarques au fil du temps, au fil des années de mariage et de vie commune. C'est ce qui faisait partie entière du charme d'Harvey et personne ne pourrait le denigrer. La manière dont elle se mit à le fixer ne put qu'interpeller Harvey qui arqua un sourcil durant quelques secondes. Ce qui l'amenait ici ? Oh et bien il venait juste la prevenir qu'ils devraient se mettre d'accord sur les choses qu'ils préféraient garder pour permettre à leurs avocats d'accelerer la démarche en la facilitant davantage.

- Je suis venue te parler comme ca ... Sur le temps de travail ? Diable ! Comment ais-je put ! Mille escuses ... Mais je pense qu'il était préférable d'en parler ici, enfin pas auprès de Savannah tout simplement. C'est à propos du divorce, le partage des biens. Je pense qu'on devrait faire une liste ensemble de ce que tu souhaites garder et de même pour moi ; ca facilitera les choses surtout que ton avocat semble pressé d'en finir apparement.

Lui avait-il rétorqué avec un petit sourire sympathique au coin des lèvres.
Sa voix ronronnante resonnait dans ce bureau alors qu'il lui parlait avec un calme olympien, s'asseyant enfin sur la chaise en face du bureau d'Anna. Il passa une main sur sa nuque avant de poser son regard dans celui de sa femme, en attendant une réponse de celle-ci.

Anna soupira, elle n'avait aucune envie de parler de ce repas, qui avait littéralement gaché sa journée. Comment Zach Posen avait-il pu envoyer un homme si affreux déjeuner avec Mme Cooper, connue pour son bon goût et son élégance? Bref, elle préférait effacer ce détail foireux de son esprit, et penser au reste de la journée, qu'elle espérait bien meilleur. Elle secoua négativement la tête, et répliqua:

- IL a été bavard, nuance. Je me serais passée de son monologue sur sa carrière professionnel, c'était laborieux. Bref, passons, je n'ai aucune envie de parler de ce déjeuner ridicule.

Anna repensa aux nombreuses fois où Harvey passait dans son bureau alors qu'ils étaient encore un couple marié heureux et épanoui... Elle adorait qu'il vienne discuter au calme, de tout et de rien, et se languissait de le retrouver le soir. A vrai dire, même si elle était parfois un peu amère, elle lui était énormément reconnaissante. Après tout, elle avait vécu de merveilleurs moments avec lui, et il lui avait donné Savannah, qu'elle aimait plus que tout au monde. Savannah était son petit bijou, son trésor, celle en qui elle fondait le plus d'espoir, et de qui elle était fière. Sa fille était un véritable petit ange. Elle possédait de charmants cheveux blonds ondulés, des yeux bleus azur, et un minois plus que craquant, parsemé de trè légères tâches de rousseurs. Bien évidemment, elle restait une enfant gâtée et un brin capricieuse, qui avait été toujours été habituée à avoir tout ce qu'elle désirait. Le dernire Harry Potter en avan-première? Aucun problème, on le lui dénichait. Une paire de ballerines Marc Jacobs dont les stocks étaient épuisés? Pas de souci, on les faisait venir de Paris, Milan ou Londres en exclusivité. En définitive, Savannah avait beau avoir 13 ans, elle était déjà une enfant consciente, et qui possédait une garde-robe digne d'une star hollywoodienne. Malgré tout, Anna Cooper faisait de la réussite de sa fille une fierté. Celle-ci avait toujours été brillante, intelligente, et pleine d'esprit, et Anna la voyait déjà faire de grandes écoles, ouvrir un cabinet d'avocat ou d'architecture... Bref, quelque chose de prestigieux, à la hauteur de sa petite protégée. Anna sortit de ses rêveries lorsqu'Harvey lui expliqua qu'il était venu lui parler du divorce. Cela lui était presque sorti de la tête. Damned, elle n'avait vraiment pas envie de se prendre la tête avec la paperasse tout de suite.

- Et moi donc. Répliqua-t-elle en écho à la phrase d'Harvey à propos de l'avocat, qui était, selon lui, "pressé d'en finir. Anna avait engagé un avocat prestigieux, dont le majestueux cabinet était situé sur la 5th, et qui faisait payer des honoraires faramineux. Pour le prestige, bien évidemment. En ce qui concerne le partage des biens, c'est simple, je veux l'appartement. Je me fiche que tu gardes la Mercedes, le mobilier Louis XVI, le home-cinéma ou l'argenterie... Je n'ai vraiment pas la tête à penser à ces futilités materielles. Je suis fa-ti-guée chéri, fatiguée par ce divorce qui n'en finit pas.

Anna n'avait même pas remarqué qu'elle avait appelé Harvey "chéri", elle l'avait toujours appelé ainsi, après tout, ils avaient été mariés pendant 15 ans. Elle n'arrivait pas à se faire à l'idée que tout cela touchait à sa fin. Bientôt, elle rentrerait à l'appartement après une dûre journée de travail, et son mari ne serait plus là pour l'accueillir, lui préparer un thé, tenter tant bien que mal de lui changer les idées... Plus de brunchs du dimanche en famille, de séjours à Naples à trois, d'anniversaires festifs à l'appartement. Tout cela, c'était terminé. C'était trop irrealiste, 15 ans! Ils avaient passés tellement de temps ensemble qu'elle ne s'imaginait plus vivre autrement, et pourtant, elle l'avait voulu. Anna n'était plus si certaine de vouloir tout chambouler, mais elle était trop fière pour faire marche arrière, et puis cela ne rimerait à rien, maintenant, la machine avait démarré.

Apparement ce repas avait été réellement ennuyeux vu le soupir qui s'echappa des lèvres rosées de cette femme o combien forte d'habitude. Harvey se demandait comment quelqu'un pouvait parvenir à épuiser de la sorte une femme aussi battante qu'elle : il devait etre un as en la matière et aurait peut-etre besoin de cours avec lui. La nuance qu'elle renforca en appuyant sur ce pronom designant cet homme ne put que faire sourire Harvey qui avait toujours eut un faible pour le caractère irritable de celle-ci et de la manière dont elle jugeait et critiquait autrui. C'était ce qui faisait son petit charme et le côté qui correspondait un peu à Harvey qui pouvait parfois être excecrable. Comme quoi tout est possible. Même le plus gentleman, sympathique, adorable homme qui existe peut se transformer en véritable démon quand il le souhaite. De quoi faire froid dans le dos tout de même. Acquiescant d'un signe de tête, il lui montra qu'il n'allait plus la déranger avec cela et que si elle voulait en parler, il serait là pour l'écouter et la soutenir. Il serait toujours là pour elle de toute manière, après tout il s'agissait de la mère de sa fille et ne pouvait la sortir de sa vie de la sorte.

Harvey arqua un sourcil surpris en entendant l'écho de sa femme, elle était pressée que tout cela soit finie. Lui aussi était pressé de pouvoir se dire qu'il était divorcé et otait cette bague de mariage qu'il avait toujours au doigt parcequ'il avait l'impression en l'otant de laisser un bout de sa vie, une partie de lui sur le côté. Quelle sensation étrange de perdre une partie de soi en même temps qu'une femme qui ne semble plus vous aimer, il fronca les sourcils à cette pensée et regardant instinctivement ses doigts qui tournaient sa bague autour de son annulaire gauche. Un jour, il l'enlevera c'était sur et certains, puis à quarante sept ans il pourrait peut-etre refaire sa vie avec quelq'un ... quoique qui voudrait de quelqu'un approchant de la cinquantaine ? Il sourit à cette pensée en se trouvant presque trop imbécile à se chambouler l'esprit pour de si petites choses inutiles.

Le couple s'était payé deux grands avocats, touts deux réputés dans la ville et dans l'état. Ils payaient des honoraires faramineux certes mais au moins, ils étaient persuadés que les choses se feraient correctement et vite. Enfin c'est ce qu'ils pensaient mais ils ne s'étaient pas rendus compte que deux signatures permettaient un divorce : il y avait un tas de paperasse, de confrontations en tout genre plus ou moins rasantes qui aneantissaient jour à jour l'humeur et l'energie du couple. Elle voulait l'appartement. Il ecarquilla durant quelques instants les yeux en se rendant compte qu'il allait devoir quitter l'appartement et s'en trouvait un tout aussi bien avec une grande chambre pour son amour de fille. Il haussa brièvement les épaules en acquiescant d'un signe de tête aux paroles d'Anna. A la remarque d'Anna, il posa sa main sur la sienne en se penchant sur son bureau, lui caressant le dessus de la main avec son pouce, il plongea son regard dans le sien comme pour lui faire comprendre qu'il était là et que si elle avait besoin de s'appuyer sur l'épaule de quelqu'un, elle le pouvait sans hésiter. Il avait remarqué l'appelation du « cheri » mais prefera n'y pas faire attention même s'il fallait l'avouer, cela lui fit chaud au coeur de l'entendre à nouveau s'echapper des lèvres de celle qui avait partagé une partie de sa vie.

- Va pour l'appartement, Anna. On s'occupera de cela plus tard si tu le souhaites. Je comprend que tu es fatiguée et si jamais tu as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas à me parler, Okay ? Je suis là ... je serais toujours là Anna.

Cette voix chaude et ronronnante s'echappa des lèvres d'Harvey qui disait cela si gentillement à Anna totu en plongeant son regard clair et limpide dans le sien. Il esperait qu'elle aille mieux, qu'elle reprenne du poil et de la bête, il aimait la voir courir partout, s'agiter, crier parfois et son sourire qui illuminait son doux visage. Il ne voulait pas voir cette femme aussi épuisée. Si jamais elle avait besoin de repos, Harvey était prêt à faire touts les efforts possibles et imaginables. Il tenait encore à elle ? Certes. Il la protegeait toujours de la même manière ? Evidemment, elle avait tout de même été sa femme durant quinze ans et elle l'est toujours d'ailleurs. Il porta la main d'Anna à ses lèvres et y déposa un simple baiser, certes qui aurait put etre ambigu mais Harvey agissait selon son instinct, par impulsion et non en se posant des tas de questions.

Harvey posa sa main sur la sienne, et la caressa lentement. Elle appréciait ce geste, somme toute banal, qui montrait qu'il était encore là pour elle. Ils avaient toujours été très complice, et Anna espérait que tout ne s'arrêterait pas du jour au lendemain. Ils se connaissaient depuis tellement longtemps qu'Harvey n'avait plus aucun secret pour Anna, et vice-versa. Elle fut agréablement surprise qu'il accepte son deal sans broncher, cela simplifiait les choses. Anna n'avait aucune envie d'entrer en conflit avec lui, après tout, ils étaient deux à vivre un moment difficile, alors autant se serrer les coudes.
Elle esquissa un sourire reconnaissant à son mari lorsqu'il lui avoua qu'il serait toujours là pour elle, ça lui réchauffait le coeur, vraiment. En réalité, Anna n'avait qu'une crainte: se retrouver seule. Même si elle prétendait ne pas craindre la solitude, cela l'effrayait. Se retrouver seule à gérer vie professionnelle et personnelle n'était pas franchement aisé, surtout à son âge. Elle plongea son regard azur dans celui d'Harvey, et ajouta, d'un ton calme:

- Merci Harvey. Pour tout, vraiment. Je sais que ça ne me ressemble pas, tu sais à quel point je peux être fière, mais je te serais éternellement reconnaissante. Anna marqua une légère pause, histoire de faire peser ses mots, et esquissa un léger sourire, plein de tendresse, à l'intention de son mari. Elle inspira doucement, et reprit: Maintenant, reste à protéger Savannah, je n'ai pas envie qu'elle souffre, et toi non plus, alors il faut vraiment qu'on fasse de notre mieux.

Anna craignait réellement que Savannah souffre de ce divorce. Elle verrait forcément ses parents en différés, et la vie quotidienne serait profondemment bouleversée. Mais elle faisait malgré tout confiance à Harvey, sachant pertinemment qu'il ferait de son mieux pour que tout ce passe bien, et que leurs relations soient maintenues. D'ailleurs, ils n'avaient toujours pas évoqué la garde de l'enfant. Sujet trop sensible...

(Désolée pour le post pourri, crise de flemmingite aigüe ^^)

Biensur il s'agissait d'un geste tout à fait banal mais c'était ce genre de geste qui permettait à certaines personnes de sentir soutenue et rassuré. Et puis cela prouvait également que leur complicité ne disparaitrait en même temps que leur union. Tout ce qu'ils avaient crées ensemble ne s'envoleraient pas aussi facilement. Ils avaient mis beaucoup de temps à se connaître, à se supporter mais leur amour et complicité avaient toujours été presentes au sein même de leur couple et attiraient souvent la jalousie et l'envie de certaines personnes qui n'étaient pas d'accord avec leur bonheur idyllique. Il avait accepté son deal sans rien dire, ni même ajouter quoique ce soit. Il ne voulait pas compliquer les choses et puis au moins il pourrait prendre quelques meubles sans se poser trop de questions : il voulait à tout prix son bar juste parcequ'il avait eut un coup de coeur avant de l'acheter. Mais après ils devront se partager les photographies etc et ca, ca allait etre certainement la chose la plus dure de ce divorce. En voyant le sourire de sa femme, il ne put que le lui rendre. Elle était ravie et rassurée de voir qu'il serat toujours là et au moins cela lui prouvait qu'elle n'avait pas vraiment changée.

Voilà qu'elle se mettait à le remercier, pour tout. Il haussa les épaules d'un air amusé en entendant parler de sa fierté, il avait fait cela d'un air amusé comme s'il savait parfaitement à quel point elle était fière. Il acquiesca par contre d'un signe de tete lorsqu'il fut question de leur fille Savannah. Qu'il fasse de leur mieux, biensur ils le ferront. Lorsqu'ils avaient décidés de divorcer, Harvey eut peur de voir ajouter au scénario la venue d'une nouvelle enfant. A vrai dire,lui adorait son rôle de père et aurait été ravie d'apprendre que sa femme était enceinte mais le divorce l'avait stoppé dans ses reves et il s'était dit que sa petite Savannah serait à jamais la seule à etre gatée et à avoir tout l'amour de son père.

- Tu n'as pas à me remercier Anna. Tu es la mère de ma fille et rien que pour cela je serais toujours là. Et puis je dois dire qu'il est plutôt difficile d'effacer ces années, ces souvenirs passées ensemble. Quant à Savannah, je suis parfaitement d'accord avec toi. Elle est au coeur de cette démarche et je tiens à préciser qu'elle est désormais tout pour moi.

Savannah était toujours à l'esprit de ses parents, au centre de l'attention. Mais Harvey savait que sa femme allait etre magnifique dans ce divorce et qu'ils alalient faire une bonne équipe pour ne pas faire souffrir leurs filles. Il est vrai que la garde de l'enfant n'avait jamais été abordé, à croire qu'il préférait repousser cela mais en réalité Harvey esperait obtenir la garde entière de sa fille mais sachant que sa femme partageait le même avis, il était pour une garde alternée car il ne voulait pas etre le genre de père à voir sa fille seulement le week end et els vacances. Hors de questions. Surtout qu'ils habiteraient dans la même ville et qu'il sera facile pour eux de se croiser, cela facilitera le partage de la garde.

- Moi qui croyait que les choses allaient etre plus simples et que tout se resumerait à une signature ... je me suis trompé une fois de plus.

Poursuivit-il avec un fin sourire aux lèvres tout en s'appuyant sur le dossier de son siège.

[ a oui j connais aussi cette maladie Wink

]

Anna acquiesça et passa la main dans ses cheveux blonds avant de lâcher un très léger soupire. Cela n'allait pas être une partie de bon temps, c'était certain, et maintenant que les démarches administratives avaient été faites, il fallait s'investir, et aller de l'avant. Chose très difficile, bien évidemment. En ce moment, Anna avait plutôt tendance à ressasser le passer, les vieux souvenirs enfouis, et n'avait pas vraiment la tête à penser au futur. D'ailleurs, elle ne savait pas du tout sous quel jour l'envisager. Elle craignait par dessus-tout que les médias s'emparent de cette affaire, que le divorce fasse la une des magasines à scandales, et ruinent tout espoir d'intimité pour la famille Smith/Cooper. D'ailleurs, bien qu'Harvey et Anna soient mariés, elle avait toujours tenu à conserver son nom de jeune fille, et bien qu'elle s'appelle officiellement Madame Anna Cooper-Smith, tout le monde l'appelait par son premier nom. D'ailleurs, s'il y'avait une chose à laquelle elle n'avait pas du tout pensé, c'était ça. Ce genre de formalités l'agaçaient, et Anna ne savait pas du tout ce qu'il adviendrait de son nom. Choisirait-elle de conserver celui de son mari, ou le supprimerait-elle à jamais de son nom, et par la même occasion, de sa vie? La première option semblait plus envisageable, symboliquement, Harvey ferait encore partie de sa vie, et il était donc logique qu'elle conserve Smith comme deuxième nom.
Anna arqua un sourcil à la dernière remarque de son mari, à vrai dire, il en était de même pour elle. Tous ces détails à régler étaient déprimants, et franchement peu encourageants.

- Et moi donc. Il nous reste encore des tas de détails à régler, mais je doute que le lieu soit réellement propice à ce genre de discussion. On devrait aller déjeuner ensemble un midi où je suis libre, pour en parler au calme, et hors de la maison.

S'il y'avait bien une chose qu'Anna ne souhaitait pas, c'était de créer une ambiance tendue au sein du foyer. Elle ne voulait pas imposer à sa fille les discussions compliquées entre une femme et son mari pendant un divorce. Après tout, Anna avait déjà vécu ça, et ne voulait pas commettre les mêmes erreurs que ses parents. Pour le moment, Harvey et Anna tentaient tant bien que mal de maintenit une ambiance plutôt agréable à la maison, ce qui n'était pas plus difficile que ça, puisqu'ils s'étaient toujours bien entendus.
A vrai dire, parfois, elle se surprenait même à oublier les raisons de son divorce. Une certaine lassitude, peut-être. Le sentiment que leur relation commençait à se tarir, qu'il était temps de réagir... Anna n'avait pas eu la force de tenter de sauver son couple, elle se le reprocherait peut-être par la suite, mais pour le moment, elle tentait d'oublier tout ça, et de se concentrer sur les questions pratiques. A tort ou à raison...

Cette femme avait un charisme hors du commun et même si Harvey l'avait toujours su, il s'en rendait compte à chaque fois qu'il la croisait dans les couloirs de cette boite, à chaque fois qu'il la voyait se diriger vers leur ancienne chambre commune le soir alors que lui allait de l'autre côté. Comment un couple qui s'aimait autant peut-il en arriver à un divorce, à cette séparation définitive qui peut briser une famille, un couple, un futur qui avait été pourtant préparé. Harvey se posait cette question à chaque fois qu'il s'appretait à fermer les yeux, qu'il placait ses mains derrière sa nuque et regardait le plafond. Il n'avait jamais trompé sa femme, l'avait toujours respecté, avait toujours été là pour elle, avait été un mari exemplaire et un père hors du commun alors pourquoi. Puis à force d'y penser, il s'endormait et se levait le lendemain comme si tout allait pour le mieux et une fois que son adolescente de fille descendait pour déjeuner, il reprennait du poil de la bete pour la taquiner et surtout lui dire d'aller se changer car sa jupe était soit trop courte mais des yeux doux, et il craquait en soupirant légèrement. Savannah avait le don de manipuler son papa poule à la manière d'une deesse, d'une sirène pour les pirates. C'est pour cela qu'il voulait la gfarder près de lui, elle était son oxygene et lui permettait de se lever chaque jour. Sa raison de vivre et il ne laisserait pas sa femme la garder toute l'année et lui se contentait des vacances scolaires. Hors de question.

Des tas de détails à regler ? Biensur ils avaient des tas de choses à penser, des tas de problèmes à regler independamment de leurs avocats juste pour que les choses aillent plus vite et qu'ils puissent aller de l'avant. Car il est vrai que tant qu'ils vivraient sous le même toit, ils repenseraient au passé, aux fous rires, aux amusements, à la naissance de leur fille, à ses premiers mots, ses premiers mots, son premier biberon, ses premières dents ... Trop de souvenirs pour des personnes déjà plus que troublées. Il devrait déjuner ensemble, et bien voilà qui serait reglé. Harvey attendrait que sa femme soit libre pour pouvoir en parler.

- Tu as raison. Nous règlerons ca en dinant hors de la maison. Tu me tiendras au courant de ton emploi du temps et de tes heures libres.

Dans un lieu neutre, ils pourront discuter plus tranquillement de ce qui était en train de leur tomber sur le coin du nez. Harvey croisa ses bras et tapota ses avants bras avec l'aide de ses doigts, oui il était géné et ne savait plus vraiment quoi dire. C'est pourquoi il se leva avce une aisance qui lui était propre et il plongea son regard dans le regard clair et limpide de celui de sa femme. Elle était toujours aussi élégante et fière, jamais ses employés n'auront conscience de ce qui se passaient au sein de cette famille. Harvey s'appuya alors sur le bureau de son épouse et lui demanda alors une question plus que banale juste pour chanegr de sujet au plus vite :

-Sinon quelles sont les nouvelles ici ? Un emploi du temps toujours aussi chargé ?

Anna acquiesça, mieux valait-il qu'ils règlent ça sur son emploi du temps. Après tout, elle était rédactrice en chef, et était toujours overbooké. Il n'était pas rare qu'elle rentre à l'appartement à 22h, après une journée interminable où elle n'avait cessé d'enchaîner rendez-vous barbants et coups de fils ennuyeux. Et encore, ce n'était pas le pire. Lorsqu'elle devait faire acte de présence à toutes sortes de galas de charités, elle rentrait facilement à minuit, et sacrifiait donc sa soirée en famille au profit d'une association quelconque qui n'avait pas besoin d'elle. Bien sûr, il y'avait également la semaine des Fashion-Week, pire semaine de l'année pour le planning des employés de Sparkle, et plus particulièrement pour Cooper et ses assistantes. En général, elle s'arrangeait pour faire venir sa petite famille à Paris, histoire de leur faire profiter de la magnifique capitale française qu'elle connaissait si bien. D'ailleurs, une idée lui vint à l'esprit. Pourquoi ne pas passer un dernier été à Paris, en famille, sans obligations, histoire de réellement profiter de la ville? Elle soumettrait son envie à Harvey et Savannah une fois la tempête passée. Pour le moment, ils devaient vraiment boucler le dossier, et puis, Anna était surchargée. Les numéros pour l'été était ceux qui se vendaient le mieux, et la rédaction ne devait donc pas lésiner sur le travail.
Anna inspira, et expira profondemment, histoire de tirer un trait sur toutes ses préoccupations personnelles qui n'avaient pas lieu d'être au bureau. Harvey sentait qu'il était le moment de clore le sujet, et embraya sur de simples banalités professionnelles. Elle fit mine de passer à autre chose, et commença à s'agiter, rangeant machinalement la paperasse sur son bureau.

- Sans aucun doute. Et des assistantes toujours aussi incompétantes...!

Anna leva les yeux au ciel, et décida de se lever, histoire de s'activer un peu. Elle croisa le regard de son mari, qui était toujours aussi troublant, et se dirigea vers un grand panneau en métal ultra-design, où étaient aimantés croquis et ébauches d'articles. Elle commença remettre un peu d'ordre la dedans, et reprit:

- Honnêtement, je me demande ce que je vais faire d'elles. Heureusement que Brooklyn est là pour remonter le niveau, je t'assure. Elle marqua une légère pause, repensant à cette crétine de Scarlett Costello, ses pulls difformes et sa coupe de cheveux ringarde. Il y'avait vraiment du boulot. Par ailleurs, Deena avait un minimum de jugeotte, et avait l'air de partir sur de bonnes bases côté style, même si elle avait encore des efforts à faire. Bon, et toi, as-tu réussi à obtenir un entretien avec Breat Easton Ellis pour le numéro de juillet?

Même si Anna était sa femme, elle n'en restait pas moins sa supérieure, et devait se soucier un minimum de son travail. Lui faisant entièrement confiance, elle n'était pas toujours sur son dos à épier le moindre de ses faits et gestes, encore heureux. D'ailleurs, elle savait que quoiqu'il arrive, il lui fournirait un travail de qualité, et pour l'instant, elle n'avait à se plaindre de rien de ce côté là. D'ailleurs, il travaillait déjà à Sparkle avant qu'Anna soit promue rédactrice en chef de ce magasine de prestige. Il avait donc, théoriquement, plus d'ancienneté qu'elle.

Il est vrai que son emploi du temps était beaucoup plus chargé que celui d'Harvey qui n'était qu'un simple chroniqueur litteraire et qui pouvait parfois même aller chercher sa fille à la sortie de son collège privé bien entendu. Il savait qu'il avait davantage de chance que sa femme qui parfois rentrait trop tard pour partager un repas en famille, cela devait la déranger et la gener. Il avait envie qu'elle ait un peu plus de temps à elle et que ses assistantes puissent réellement faire leurs boulots convenablement pour la décharger de quelques poids et responsabiliéts même s'il était convaincu qu'Anna ne leur ferait pas entièrement confiance et qu'elle irait verifier tout le temps si elles faisaient bein leur travail. Cela faisiat partie de son caractere et c'est ce qui l'ausait le plus chez sa futur ex-femme. L'idée qui venait à l'esprit de sa femme, Harvey n'aurait même pas put y penser même un quart de seconde. Il ne se voyait pas demander ce genre de chose à sa femme, pensant qu'elle était pressée d'etre independante et de le voir sortir de sa vie et de son domicile qui plus est. Mais il est vrai que cela aurait été une idée magnifique, partager un petit moment en famille, dernières vacances ensemble.

Harvey la regardait ranger mecaniquement les dossiers et papiers administratifs gisants sur son bureau. Il esquissa un simple sourire en se disant qu'elle était presque trop mignone en agissant de la sorte. Il haussa les épaules en entendant la remarque de sa femme, un emploi du temps chargé et en plus de cela elle possédait des assistantes incapables de remplir leurs responsabiliéts. C'était génant effectivement surtout pour une femme comme Anna qui était très prise par son travail et qui ne pouvait se permettre de faire le travail d'autrui. Chaque employé avait un rôle bien défini qu'il devait accomplir à merveille sinon il ralentirait tout le monde.

- Oh je vois. Je crains que les assistantes compétentes sont difficiles à trouver en ce moment.

Il la suivit du regard lorsqu'elle se leva et lui adressa un simple sourire lrosqu'elle croisa son regard. Il la regardait faire d'un air un peu surpris, elle était de nouveau en train de faire son travail, de remettre un peu d'ordre dans des affaires c'est à dire dans ses esquisses et ebauches. Elle se mit à penser tout haut presque, partageant avec son mari ce qu'elle pensait de ses employés comme lrosqu'elle se plaignait chez eux de son travail ou du moins de certaines assistantes ou mannequins. Croisant les bras, il s'approcha alors d'elle pour regarder par-dessus son épaule les esquisses qu'elle replacait.

- Et bien essaie de ne pas les tuer s'il te plait.

Dit-il en ayant un large sourire aux lèvres, un sourire taquin.
C'est alors qu'Anna se mit à lui poser des questions au sujet de son travail àlui et de ce qu'il devait faire pour le numéro de juillet. Il haussa les épaules et ne put s'empecher de prendre un air faussement pensif comme si rien du tout était prévu et qu'il était débordé et qu'elle allait encore avoir du soucis en plus. Mais il se ratrappa par un acquiescement d'un signe de tete.

- Tout sera prêt pour le numéro de Juillet. J'ai mon rendez-vous dans quelques jours, donc tu n'as aucun soucis à te faire Anna.

Anna soupira rien qu'en entendant Harvey parler d'assistantes compétantes. Evidemment que c'était difficile à trouver, et à former. Aucune d'entre elle ne semblait comprendre que leur seul et unique objectif était de soulager Mme Cooper, qui avait une vie ô combien compliquée. Elle aimerait bien les voir à sa place, histoire qu'elle situe que les faire souffrir de la sorte n'était pas nécessairement une partie de plaisir. Quoique... Anna était connue pour être caractérielle et particulièrement exigeante, et quand quelque chose n'allait pas, elle ne se gênait pas pour le dire. Après tout, il fallait bien que ces gamines soient formées si elles comptaient réellement travailler dans le monde de requin qu'était la mode. Elles semblaient tellement naïve, c'était désolant, elle ne pouvait pas idéaliser éternellement le milieu impitoyable de la mode, ou elles ne s'en sortiraient jamais. A vrai dire, Anna n'avait pas toujours été la femme forte et intouchable qu'elle était à présent. Elle avait elle aussi débuté dans la mode, mais préférait ne plus s'en souvenir, au risque de paraître un peu trop humaine. Elle ne voulait surtout pas avoir des rapports agréables avec ses assistantes, il fallait les façonner, les former, et être compréhensive ne les aiderait jamais. Du moins, c'était l'optique de la très pointilleuse Anna Cooper.
Anna sentit finalement qu'Harvey était juste derrière elle, il se tenait à quelques centimètre d'elle, et Anna pouvait sentir l'odeur de son parfum, le Mâle, de Jean-Paul Gaultier, qu'elle aimait tant. Elle esquissa un léger sourire amusé lorsqu'il lui conseilla de ne pas tuer ses assistantes et continua à regarder son tableau aimanté d'un air absorbé.
Finalement, il répliqua qu'elle n'avait aucun souci à se faire concernant le numéro de Juillet, et cela ne fit que conforter Anna dans l'idée qu'Harvey était vraiment un employé exemplaire. Elle se retourna, pour se trouver face à lui, et plongea son regard dans le sien, avant de déclarer:

- Je ne me suis jamais fait de souci de ce côté là, tu sais.

Sa voix était calme, posée, elle avait dit ça dans une sorte de murmure, puisqu'il était tout proche d'elle. Elle esquissa un très léger sourire, et ne détacha pas son regard azur de celui de son mari.

Harvey savait à quel point le travail de sa femme était difficile et laborieux, il avait toujours eut conscience de cela et ne comprennait pas pourquoi ces assistantes n'essayaient pas de lui alléger son travail. Enfin de toute manière ce n'était plus le problème d'Harvey, il devait laisser sa femme tranquille et puis lui devait également s'occuper de ses chroniques et critiques littéraires.Harvey se souvient encore des nombreuses crises d'Anna sur ses assistantes qu'elle ne cessait de critiquer. Il les considérait un peu comme des héroines vu la manière dont elle tenait le coup face à cette dragonne qui n'avait pas peur de dire ce qu'elle pensait même si cela pouvait vexer ou blesser. Il est vrai que le monde de la mode était un monde impitoyable, dès lors qu'on travaillait dans ce monde, on était prêt à tout. C'était le meilleur moyen pour devenir quelqu'un, quelqu'un d'important et d'invulnérable. Harvey le savait mieux que quiconque et avait conscience que la plupart des assistantes qui travaillait là pouvaient être aussi douées dans nimporte quel domaine. Et puis malgré les difficultés, elles restaient ici, comme si elles aimaient souffrir de la sorte. Surprenant, non ?
C'est alors qu'Anna fit volte-face pour se retrouver face à Harvey qui plongea son regard dans celui de sa femme car elle était encore sa femme après tout. Son visage illuminé, clair, angélique allait certainement lui manquer mais il ne fallait pas l'avouer pour ne pas rendre plus difficiles les choses. Il fallait tourner la page comme elle le faisait si bien. La remarque qu'elle lui murmura fit naitre un sourire, un fin sourire sur le visage d'Harvey.

- Ravi d'apprendre que tu m'as toujours fait confiance ... ça me fait plaisir.

Lui murmura t-il d'une voix ronronnante.
C''est alors qu'il passa sa main instinctivement dans les cheveux d'Anna tout en lui caressant doucement cette joue rosie et si douce. Il lui adressa un sourire enchanteur, un sourire auquel peu de jeunes femmes – surtout les assistantes – parvenaient à resister et ignorer. Leurs regards fixés l'un dans l'autre, leurs sourires échangés, leurs souffles se mélant doucement ... qui pourrait dire que ces deux là étaient en instance de divorce ? Y'avait-il encore cette dangereuse attirance ? Après quinze ans de mariage, est ce que l'attirance et l'amour qu'ils avaient eut était disparus ? Pouvait-on encore lire cette flamme chancelante dans leur regard ? Personne ne pouvait le dire mis à part eux et vu la manière dont Harvey la dévorait des yeux, il n'avait pas oublié à quel point il avait coulé des jours heureux à ses côtés.

Anna était face à Harvey, et le regardait de ses yeux azur pétillants et perçants. Il avait toujours été un homme séduisant, bourré de charmes, et elle n'avait jamais pu lui résister. Elle se souvint alors de son regard lors de leur rencontre, presque vingt ans auparavant. Anna était alors une jeune femme brillante et dynamique, avec la beauté innocente d'une enfant et l'assurance d'une femme de poigne. Elle était à l'époque employée chez l'actuel concurrent de Sparkle, Vogue, et se tuait au travail pour ésperer se faire une place dans le monde impitoyable qu'est celui de la mode. De son côté, Harvey était un journaliste débutant, fraîchement dipômé d'Harvard, et qui travaillait comme stagiaire dans un canard littéraire New-Yorkais. Elle avait été charmée par sa conversation, sa répartie et son petit côté séducteur naïf, et avait vite su qu'il était le bon. Tout s'était enchaîné assez vite, et en l'espace d'à peine 5 ans, elle avait déjà la bague au doigt, et entreprenait d'acheter un immense appartement dans une résidence hupée.
Anna n'avait jamais regretté, même l'espace d'une seconde, d'avoir épousé Harvey. Evidemment, il y'avait eu des hauts et des bas dans leurs couples, mais Anna était toujours restée persuadée de l'amour qu'elle portait à son mari. Jusqu'à son coup de flip fatidique, une sorte de crise de la quarantaine retardée, qui l'avait poussé à demander le divorce. Parfois, elle se demandait ce qui avait pu lui prendre. Finalement, Harvey passa la main dans ses cheveux, et caressa lentement ses jolies joues roses. Elle esquissa un sourire tendre, et s'approcha un peu plus de lui, avant de déposer un baiser le coin de ses lèvres.
Anna ne savait pas réellement ce que cela pouvait signifier. Etait-ce un pseudo-baiser d'adieu? Un acte inexplicable qui signifiait qu'inconsciemment, elle éprouvait encore des sentiments pour son mari? En tout cas, son geste pouvait avoir l'air ambigüe, et elle regretta sur le champ d'avoir cédé à la tentation. Malgré tout, son calme légendaire lui permit de rester seraine, et d'avoir l'air impassible. Anna avait le don de ne pas laisser apparaître ses sentiments, et même si elle ne s'en servait pas dans le cadre familial, donc jamais avec son mari, il lui était d'une grande utilité à ce moment précis.

Un baiser. Un baiser venait de se déposer au coin de ses lèvres. Harvey avait fermé les yeux sous ce contact de ses lèvres rosées. Biensûr ce baiser n'avait duré qu'à peine quelques secondes et lorsqu'il rouvrit les yeux, il découvrit le visage fermé de sa femme. Elle ne montrait encore une fois aucun sentiment comme si elle avait peur qu'on les utilise contre elle mais Harvey la connaissait mieux que quiconque et savait parfaitement qu'il ne s'agissait que d'une apparence, que d'une facade pour se proteger et qu'au fond d'elle, elle était un reelle petit ange. Il esquissa un sourire comme s'il était ravi qu'elle l'ait embrassé. Biensur il aurait put lui dire quelque chose comme qu'est ce qui te prend de faire ca alors que nous sommes en instance de divorce, qu'est ce qui t'as pris de m'embrasser alors que nous ne partageons plus rien mis à part quelques pièces de l'appartement. Le chroniqueur littéraire décida de ne plus jouer de sa raison et se laissa alors porter par un-je-ne-sais-quoi qui ne voulait certainement rien dire.

Il s'approcha alors dangereusement de son épouse, si dangereusement que plus aucun millimètre ne les séparait. Plongeant son regard dans le sien, sa main vint se poser sur la hanche de sa femme alors qu'il déposa un tendre et pourtant fugueux baiser sur ses lèvres. Si Anna avait voulut embrasser son mari pour lui faire un semblant d'adieu, un dernier baiser ; Harvey ne l'avait pas imaginé comme cela mais plutôt de sa facon. Ses lèvres sucrées lui manqueraient et alors que ses paupières tombaient pour qu'il ferme les yeux, il sentit sa main se loger dans le cou de son épouse et son coeur battre la chamade. Elle allait certainement le repousser, lui dire qu'ils allaient divorcer et qu'ils commettaient une erreur et c'est pour cela qu'Harvey mit fin à ce baiser en détachant lentement ses lèvres des siennes tout en ouvrant lentement les yeux. Il avait un fin sourire aux lèvres et toujours sa main contre la joue d'Anna, il lui effleurait doucement les lèvres.

- On peut dire que c'est un aurevoir ... ou quelque chose comme ca, non ? Ca faciliterait les choses et puis tu as déjà suffisament de soucis pour en ajouter davantage ...

Son regard toujours plongé dans le sien, il fixait désormais ses lèvres, ses lèvres qui bizarrement semblaient l'attirer. Qui a dit qu'il ne fallait pas ceder à la tentation ? Harvey considérait celui-ci comme un fou surtuot lorsque la tentation se trouve dans une femme fatale comme Anna. Il reposa son attention sur elle, attendant une reaction de sa part alors qu'il ne parvenait toujours pas à reculer et pouvait sentir son souffle contre ses lèvres.

Anna fut légèrement - mais agréablement - surprise par la réaction d'Harvey. Le baiser fut bref, mais intense, et la ramena soudain des années auparavant, lors de leur premier baiser. Dieu ce que cela allait lui manquer... Elle acquiesça à sa remarque, et répliqua:

- En effet. Faisons passer ce moment d'égarement pour un simple baiser d'adieu nécessaire.

Elle lui adressa un léger sourire, passa la main dans ses cheveux poivre et sel, et déposa un dernier baiser sur sa joue, plein de tendresse. Finalement, Anna s'éloigna d'Harvey, et retourna s'asseoir à son bureau. Il fallait qu'il s'en aille à présent, c'était allé un peu trop loin, et ils n'étaient pas sans se revoir. Après tout, elle avait du travail, et lui aussi. Anna fouilla dans ses tiroirs, sortis son agenda monogrammé Vuitton, et leva finalement les yeux vers Harvey.

- Ecoute, j'ai du boulot. On se voit ce soir, d'accord?

Anna était devenue plutôt froide, mais après tout, c'était normal. Sa réaction était très prévisible, elle avait dérapé, et ce n'était vraiment pas dans ses habitudes. Anna était une femme qui se contrôlait en permanence, elle n'accordait aucune place au hasard, et aimait se sentir sûre d'elle. D'ailleurs, Harvey était le seul qui puisse lui faire perdre le contrôle, et il l'avait encore prouvé. Elle feignit avoir des tas de choses à faire, et commença à gribouiller nerveusement sur son agenda, histoire de signifier à Harvey qu'elle avait vraiment besoin d'être seule, et qu'il fallait oublier toute cette histoire. Ils se verraient le soir même, et n'étaient de toute manière pas sans se revoir.

(Désolée du post très très pourrie, je l'ai fait vite fais je suis assez occupée XD)

» Harvey Williams Andrew Smith